vendredi 17 avril 2020


Atelier d'écriture

Texte de Christophe

Que faire?

Je suis assis dans un wagon du TGV pour Bordeaux. Nous venons de passer Poitiers, prochain arrêt Angoulême. Le train a repris de la vitesse et le paysage passe si vite que ce n’est plus intéressant. Je me lève pour me diriger vers la voiture bar, trois wagons plus loin. Je suis brinquebalé dans l’allée de fauteuil en fauteuil, m’accrochant tant bien que mal. 

Une fois au bar dans la voiture 14, il y a foule, c’est vrai qu’il est presque midi. Je fais la queue pour commander un piteux sandwich au poulet et une bière je demande même un café à emporter pour éviter de revenir. Du coin de l’œil je vois trois places se libérer face à la fenêtre je m’y précipite. Je voyage seul comme souvent et au même instant viens se placer près de moi une femme et un homme de mon age. Ils entament la conversation et je comprend que c’est un couple de Paris parti pour le week-end dans le Bordelais. Mais sans vraiment savoir pourquoi, la femme au timbre de sa voix ne me semble pas inconnue. J’ose à peine tourner le regard, je vois une silhouette à la féminité que je pense reconnaître. Puis j’entends qu’il l’appelle Anastasia un prénom peu commun, ce qui me conforte dans l’idée que je connais cette femme. Je ne sais plus si je dois partir en tournant les talons à toutes vitesses ou dans un accès de témérité, me présenter à elle pour en avoir le cœur net. Serait ce mon amour de jeunesse perdu par trop vouloir la garder. Je baisse la tête entre les épaules ne sachant que faire. Tant de souvenirs s’entrechoquent dans ma tête. Autant joyeux que malheureux. Ces deux ans et demi furent tellement intense. Mais à entendre leur conversation, elle à l’air heureuse. Alors pourquoi revenir sur le passé, je reste donc silencieux à écouter leur conversation, voyeur de leur bonheur, je mange doucement pour rester le plus longtemps possible. 

La tête en direction de la porte du wagon, ils sont derrière moi comme cet amour perdu il y a longtemps. Ils ont fini leur boisson, les jettent dans la poubelle et se dirigent vers la voiture 15 à l’opposé de la mienne. Je ne me suis pas retourné puis j’ ai pris le chemin de la voiture 9 en laissant sur la table mon café froid. La tête pleine et le cœur battant la chamade, je suis presque au point de rupture me demandant si il n’aurait été plus sage de lui parler, tellement je le regrette déjà.


Christophe M.M.  



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