Atelier d'écriture: Alice

Je rentre chez moi. La porte claque. Je vais dans la cuisine. Je range mes amplettes. Je ressens un bourdonnement dans l'air. Je suis électrique, tendue comme un arc vers sa cible. 
Qu'est-ce qu'il se passe ? Tout me paraît douloureux.
Un faux mouvement et je casse ce vase chinois qui n'était précieux que pour moi, mais quand même... C'est comme si l'un de mes rêves se brisait. Je ramasse les morceaux et, nostalgique, les mets à la poubelle. C'est la goutte qui fait déborder le vase. C'est le cas de le dire. En guise d'enterrement je mets les morceaux à la poubelle. Maintenant, il faut absolument que je sorte. Maintenant je veux, je dois sortir. Il fait froid, je remonte le col de mon manteau. Je veux partir. Chez moi, ça sent le tabac le liquide vaisselle et la lessive mais il y une autre odeur qui plane, je ne saurais dire pourquoi, celle de la tristesse, comme la nostalgie d'un monde déjà en ruine.
Je me couvre comme pour enrayer la mélancolie. Le soleil inonde la rue et, par contagion, m'éclaire aussi.Libérée de ma tristesse, un pas après l'autre, je peux marcher. Marcher autant que je le veux. Fuir aussi longtemps qu'il le faudra pour me laver l'âme. Du soleil, du froid et des fleurs, ce seront là les lueurs.