Atelier d’écriture sur Zoom.
Le jeudi 17 décembre de 15h30 à 16h30
Identifiant de la réunion : 930 4384 1181
Mot de Passe : CADET
Un dernier, juste un dernier,promis, avant de reprendre au SAVS l’Atelier d’Écriture Autogéré Mensuel à l’instigation de Nadia
Écrire à partir de « La Douleur » de Marguerite Duras
Extrait
Face à la cheminée, le téléphone, il est à côté de moi. À droite, la porte du salon et le couloir. Au fond du couloir, la porte d’entrée. Il pourrait revenir directement, il sonnerait à la porte d’entrée : « Qui est là. – C’est moi. » Il pourrait également téléphoner dès son arrivée dans un centre de transit : « Je suis revenu, je suis à l’hôtel Lutetia pour les formalités. » Il n’y aurait pas de signes avant-coureurs. Il téléphonerait. Il arriverait. Ce sont des choses qui sont possibles. Il en revient tout de même. Il n’est pas un cas particulier. Il n’y a pas de raison particulière pour qu’il ne revienne pas. Il n’y a pas de raison pour qu’il revienne. Il est possible qu’il revienne. Il sonnerait : « Qui est là. – C’est moi. » Il y a bien d’autres choses qui arrivent dans ce même domaine. Ils ont fini par franchir le Rhin. La charnière d’Avranches a fini par sauter. Ils ont fini par reculer. J’ai fini par vivre jusqu’à la fin de la guerre. Il faut que je fasse attention : ça ne serait pas extraordinaire s’il revenait. Ce serait normal. Il faut prendre bien garde de ne pas en faire un événement qui relève de l’extraordinaire. L’extraordinaire est inattendu. Il faut que je sois raisonnable : j’attends Robert L. qui doit revenir.
Proposition d’écriture
Retrouvez une situation d’attente insoutenable, une attente telle qu’« on n’existe plus à côté de cette attente ». Aucun moyen de savoir quand vous en serez libéré. Aucun indice. Aucune nouvelle. Rien. Installez-vous dans le présent de cette attente. Écrivez comment c’est dans le corps. Quels gestes. Quelles résistances. Quelles impossibilités de faire. Quelles pensées. Quelles injonctions à soi-même. Plus rien n’existe que le présent de cette attente. Le futur n’est plus sûr. Ne restent que du présent, du passé ressassé, des hypothèses, de l’imagination, du conditionnel surtout : et si… et si… et si le pire était déjà advenu ? Retardez au maximum le moment de la délivrance : l’arrivée d’une information, au moins de cela.
Venez nombreux partager votre écrit en suivant la proposition ou en la frôlant. L’important c’est d’écrire de partager votre texte si vous le voulez. N’ayez crainte c’est la bienveillance qui régit cet atelier. Je serai heureux de vous retrouver et de vous écouter.
Ensuite à 17h00,nous discuterons du prochain atelier d’écriture autogéré mensuel avec Nadia, les présents à l’atelier et toutes personnes qui le souhaitent ainsi que de Rozenn.
Christophe.
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